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Six conseils à garder en tête lorsqu’on vérifie des faits scientifiques

« Nous allons parler de science, je vous assure, ça ne fait pas mal ! » Pascal Lapointe est journaliste scientifique depuis 30 ans. Le 24 janvier dernier, le rédacteur en chef de l’Agence Science Presse, média québécois spécialisé dans la science, a donné une formation pour ODIL.

L’Agence Science Presse édite le Détecteur de rumeurs, membre d’ODIL et organe de fact-checking. Comme l’a rappelé Pascal, « la science est partout, qu’on aime ça ou pas ». Voici ce qu’il fallait retenir de son atelier, pour éviter les mauvais pas lorsque vous couvrez l’information scientifique :

  1. Ne mettez pas dos à dos le consensus scientifique et les opinions. L’erreur numéro un des journalistes qui doivent traiter des sujets scientifiques est de proposer un double point de vue, avec équité. En science, cette règle ne s’applique pas à chaque fois. « Entre 5 et 10 % de la population pense que la Terre est plate », explique notre formateur. Le temps de parole ne peut pas être égal, bien évidemment, dans cet exemple.
  2. Ne vous laissez pas impressionner par le jargon scientifique. « Un complexe d’infériorité (qui) est dommageable à un travail journalistique, mais (qui) est dommageable à n’importe quel citoyen qui doit prendre des décisions éclairées sur des enjeux comme les changements climatiques, la nutrition ou la santé », explique Pascal Lapointe, qui encourage tout le monde à s’intéresser à la science, avec des articles à destination du grand public. Notre expert rappelle que pendant la pandémie de Covid-19, les anti-vax arrivaient à trouver quelque part sur Internet un scientifique qui disait que les vaccins étaient dangereux.
  3. Toutes les recherches n’ont pas une valeur égale. En science, il y a une pyramide des preuves, le plus bas étant la rumeur, le plus haut le consensus. La condition première pour n’importe quel chercheur, c’est qu’il doive publier des résultats quelque part, afin que des confrères puissent les critiquer, les comparer…
  4. Interviewez un expert du même domaine pour vérifier ce qu’il pense de l’étude dont vous voulez parler. La date de publication est également cruciale. Avant ça, pour vous aider, vous pouvez faire une simple recherche Google pour voir si l’étude est controversée ; peut-être a-t-elle déjà été commentée ? Ou vous rendre sur PubPeer, un site accessible à tous qui commente des recherches scientifiques.
  5. Il faut absolument évaluer l’indice de crédibilité : l’article a-t-il déjà été publié ? A-t-il été validé par des pairs ? Effectuez une recherche sur la revue : est-elle elle aussi crédible, prestigieuse ? Qui sont les auteurs, où travaillent-ils ? Ont-ils des conflits d’intérêt avec le sujet ? Des revues scientifiques ont plus de poids que d’autres, rappelle Pascal, comme celles dont les articles sont validés par un comité d’experts. Notre formateur a une préférence pour Science et Nature. Elles sont multidisciplinaires et elles mettent en place la validation par les pairs.
  6. Considérez les outils d’IA générative avec prudence, même pour résumer une étude.

Ne manquez pas également Décoder l’information scientifique sur l’Agence Science Presse.

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