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Comment retrouver le contexte d’une photo grâce à la géolocalisation

Le 1er décembre, Hervé Letoqueux, directeur des opérations de Check First et cofondateur de l’association OpenFacto, nous a montré un cas pratique de géolocalisation à partir d’une image ancienne trouvée sur Internet.

OpenFacto est une association française qui aide au développement des recherches en sources ouvertes, également connu sous l’acronyme OSINT (ou open-source intelligence). Son cofondateur, Hervé Letoqueux (ancien chef des opérations de Viginum et actuel directeur des opérations de Check First), a tenu une formation en se concentrant sur un aspect de cette discipline : la géolocalisation. 

« Géolocaliser une image, c’est déterminer l’endroit le plus précis possible où une photo a été prise », rappelle notre formateur. De plus, la géolocalisation peut jouer un rôle de « pivot », c’est-à-dire qu’elle permet de découvrir d’autres informations au fil de l’investigation. Avant de montrer un cas pratique de géolocalisation, Hervé Letoqueux a donné quelques conseils pour réussir son enquête : 

  1. Se préparer. « La préparation est souvent une phase oubliée par les analystes », explique Hervé Letoqueux. Il conseille de « travailler avec un crayon et un bloc de papier, pour pouvoir prendre des notes en faisant une pré-analyse de ce qu’on voit à l’écran : qu’est-ce que je cherche, ce que je vois à l’écran, comment je peux le décrire, où trouver des images équivalentes, où trouver des informations qui vont m’aider et sous quelle forme (PDF, photos, vidéos…). »
  2. Croiser les recherches. Les moteurs de recherche comme Google, Yandex, Qwant ou Baidu sont des outils de base de la géolocalisation. Chaque moteur de recherche dispose de son application de cartographie, et chacun peut amener à des découvertes différentes (par exemple, Yandex s’avérera plus efficace pour une recherche dans l’espace russophone). Hervé Letoqueux conseille de ne jamais se limiter à un seul moteur de recherche et d’en utiliser plusieurs. 
  3. Référencer les images. Pour confirmer une découverte, il est possible de trouver d’autres images de la scène en multipliant les sources, grâce aux réseaux sociaux ou à des bases de données comme Flickr. « Cela permet de trouver des images de référence qui présentent le lieu sous différents angles, et de prouver que la géolocalisation est bien faite », précise Hervé Letoqueux. 
  4. Tous les détails comptent. Une prise de notes scrupuleuse tout au long de l’enquête permet de consolider ses affirmations.
  5. Travailler en groupe. « La géolocalisation est une activité très ludique, qui fait appel au sens de l’observation et de la déduction. Grâce à l’intelligence collective, chacun peut amener son regard », indique notre formateur. 

Au cours de notre formation, Hervé Letoqueux a fait une démonstration à partir d’une photographie datée d’il y a environ cent ans. Pour ce faire, il utilise plusieurs outils qui lui permettent de trouver où et quand la scène a été prise : 

  1. Google Earth, qui dispose de données cartographiques qui permettent de suivre l’évolution d’un lieu au cours du temps. 
  2. Google Street View (via Google Maps) qui permet d’explorer un lieu à hauteur de regard.
  3. Wikipédia, pour trouver des informations complémentaires sur le lieu et le contexte de la photographie. 
  4. La recherche ciblée par opérateurs sur Google
  5. Yandex Maps
  6. Mapillary, un outil de cartographie collaboratif.

La géolocalisation n’est pas seulement une activité ludique : pour les enquêteurs, elle représente un moyen essentiel de vérifier si une photo diffusée sur Internet a été sortie de son contexte ou manipulée à des fins de désinformation. 

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