Dans cet épisode nous parlons des angles morts de la lutte contre la désinformation. Comment lutter contre la désinformation quand elle se trouve ailleurs que sur nos écrans de téléphone ou d’ordinateur ? Quels sont les espaces où elle se propage, qui échappent encore largement aux actions de lutte ? Dans ce contexte, comment la contrer efficacement ? Cet épisode est aussi l’occasion de mettre en lumière trois projets de jumelage financés par l’OIF.
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[Musique] Vous écoutez Odil le podcast, une production de la plateforme francophone des initiatives de lutte contre la désinformation. Un podcast animé par Guillaume Kuster et Nelly Pailleux. Odil le podcast, c’est une série d’entretiens avec celles et ceux qui luttent contre la désinformation dans l’espace francophone. [Musique]
Guillaume Kuster : Bonjour à toutes et bonjour à tous, bienvenue dans ce nouvel épisode de la deuxième saison d’ODIL, le podcast. ODIL, comme vous le savez, c’est la plateforme francophone des initiatives de lutte contre la désinformation. Elle accueille et met en valeur celles et ceux qui luttent contre les désordres de l’information dans les 88 pays de la francophonie. Et tout au long de l’année, nous accueillons les invités de différentes régions du monde qui luttent contre la désinformation à leur manière. N’hésitez pas à vous abonner sur vos plateformes de podcast préférées pour ne pas manquer la sortie de notre épisode mensuel. Je suis, comme d’habitude, en compagnie de Nelly. Bonjour Nelly.
Nelly Pailleux : Bonjour Guillaume
GK : Dans cet épisode, nous allons parler des angles morts de la lutte contre la désinformation. Qu’est-ce que ça veut dire les angles morts ? Et bien, comment lutter contre la désinfo quand elle se trouve ailleurs que sur nos écrans de téléphone ou d’ordinateur ? Quels sont les espaces où elle se propage et comment la contrer efficacement ? Nos trois invités du jour, Nelly, se sont posés toutes ces questions-là.
NP : Oui, effectivement, Guillaume, aujourd’hui, nous accueillons trois invités qui ont décidé d’aller voir dans les zones abandonnées de la lutte contre la désinformation et qui s’adressent à des publics bien particuliers. Je tiens à préciser que ces trois initiatives ont bénéficié d’un soutien de l’Organisation internationale de la francophonie en 2022 ou en 2023.
Nous avons donc le plaisir d’accueillir aujourd’hui Marthe Ndiang. Vous êtes responsable vérification des faits à ADISI Cameroun. Vous avez mis en place un projet de formation d’administrateurs de groupes WhatsApp ou Facebook dans le cadre de votre projet de jumelage soutenu par l’OIF. Vous allez pouvoir nous en parler incessamment sous peu.
À vos côtés, nous le connaissons bien puisqu’il a donné une formation OSINT sur Odil en début d’année.
Noël Kokou Tadegnon. Vous êtes journaliste et cofondateur de TogoCheck.Vous allez nous parler de votre projet avec le FGI Bénin dans lequel vous avez développé des audiogrammes en langue locale ainsi que la façon dont vous infiltrez des groupes WhatsApp.
Et enfin, nous avons le plaisir d’accueillir aujourd’hui pour terminer cette table ronde James Kataliko pour The Sentinel Project qui est une initiative canadienne. Mais vous, James, vous êtes basé en République démocratique du Congo. Votre initiative a pour objectif, je cite, « de mettre en place des mécanismes d’alerte interactifs avec les populations locales afin de lutter et d’agir à grande échelle contre la désinformation. » Notons que des élections présidentielles se tiennent en République démocratique du Congo en décembre 2023. Merci beaucoup d’être avec nous.
Marthe Ndiang, j’ai envie de commencer avec vous.
Est-ce que vous pouvez nous présenter votre projet de jumelage que vous avez mis en place l’année dernière ?
Marthe Ndiang : Bonjour tout le monde. Nos projets de jumelage à Adisi, Cameroun, Observatoire Pharos et le Consortium des journalistes de vérification de la République centrafricaine.
C’est la réponse à un appel de projet. C’est un travail qui nous a permis d’avoir une vue sur la désinformation dans ces trois pays. C’est un projet proposé par l’Organisation internationale de la francophonie.
Avec les trois, nous avons porté le projet de mutualisation des expériences, formation, sensibilisation à la lutte contre la désinformation au Cameroun, en République centrafricaine et en France. L’objectif était de faire un état des lieux, on va dire, comparatif de la désinformation dans ces trois pays, à travers le pisme des médias, des médias de vérification des faits les plus actifs dans ces pays-là.
GK : Merci, Marthe, pour cette présentation. On part en RDC maintenant avec James Kataliko.
James, Nelly a présenté The Sentinel Project comme une initiative canadienne tout à l’heure, mais vous êtes bien en Afrique, en RDC. Depuis combien de temps est-ce que vous y travaillez, contre la désinformation et comment ?
James Kataliko : Nous sommes en République démocratique du Congo avec le projet Kijiji Cha Amani.
C’est depuis 2017. Donc, nous avons fait pleinement cinq ans et au courant de ces cinq ans, nous avons eu à suivre plusieurs situations liées à la désinformation, liées aux rumeurs, liées aussi aux discours de haine dans la région. Nous avons commencé avec nos activités au nord de Kivu et nous sommes entrés dans des établissements au sud de Kivu et en Ituri.
Nous faisions face à la situation d’Ebola qui avait aussi causé plusieurs cas de violences, de meurtres, d’assassinats, de ciblés, parce que les gens n’avaient pas assez de formation sur la question d’ebola.
Comme le problème d’ebola était centré autour d’une région, la région de Beni et Butembo, et là, nous avons changé la méthode de communication parce que souvent, les gens communiquaient avec le ministère de la communication. Ils avaient l’habitude de communiquer en français et puis on faisait beaucoup de termes plus techniques, médicaux, et les gens n’entendaient rien. Alors, nous avons fait une équipe qui a commencé à communiquer à la langue locale. C’était parmi des expériences que nous avions vraiment parachevées.
À part cela, la région connaît aussi une situation de guerre, la guerre liée au terrorisme.
Même la même situation de guerre est vécue dans le sud, à Goma, Rutshuru, Nyiragongo et Masisi.
GK : On reviendra tout à l’heure, James, sur les conditions dans lesquelles on peut lutter contre la désinformation dans ces contextes difficiles de pandémie et de guerre. On va écouter Noël sur la présentation de ses initiatives.
Noël, Nelly l’a rappelé tout à l’heure, vous avez bénéficié de financement de l’OIF également.
Comment les avez-vous utilisées ? Je crois que la première des collaborations, c’était une collaboration en partenariat avec le Bénin.
Noël Tadegnon : Tout d’abord, en 2022, nous avons soumis à l’OIF un projet de jumelage dans lequel nous avons embarqué le FGI Bénin, le Forum sur la gouvernance d’Internet au Bénin.
Nous avons voulu les aider à installer une structure de fact-checking au Bénin sur le modèle de TogoCheck. On a essayé de produire des audiogrammes qu’on diffusait prioritairement à travers WhatsApp, Facebook et après également à travers les radios.
Alors, pourquoi les audiogrammes ?
Parce que nous nous sommes rendus compte que les fausses informations circulent beaucoup plus par la messagerie instantanée WhatsApp et surtout en audio et dans le contexte togolais, l’oralité est très poussée, le taux d’analphabétisme est très élevé et la plupart des gens font des notes vocales. Pour nous, il fallait donc débusquer les fausses informations et renvoyer ça par le même canal. C’est ce qu’on a voulu faire avec le FGI Bénin.
On a ciblé principalement les régions nord qui sont très exposées aujourd’hui à la menace terroriste et donc on a fait ce projet-là. On a également associé les radios, les radios locales de ces zones-là, puisque une bonne partie de nos territoires ne sont pas couvertes par le réseau Internet et du coup la radio demeure le medium par excellence que les gens écoutent pour s’informer et pour nous, il fallait mettre en contribution ces radios-là pour faire passer le message.
NP : Je vais maintenant m’adresser à Marthe Ndiang d’Adisi Cameroon.
Moi ce qui m’intéresse dans ce projet-là, c’est que vous avez mis en place une sensibilisation d’influenceurs, d’administrateurs et de modérateurs de groupes Facebook sur la veille et la lutte contre les infox qui circulent sur les réseaux sociaux. Vous avez formé directement des administrateurs de groupes Facebook ou WhatsApp d’ailleurs.
Est-ce que vous pouvez nous expliquer comment ces formations se sont déroulées, comment vous avez contacté ces personnes ?
MN : Ce n’a pas été le plus facile, il faut dire, de convier ces administrateurs-là. C’était des administrateurs effectivement WhatsApp, mais c’est surtout Facebook, les pages et les groupes de grandes influences qui ont beaucoup de visibilité. L’idée était de les mettre en alerte, leur dire que dans vos groupes, c’est bien beau d’avoir de la visibilité, mais c’est encore plus intéressant d’avoir des informations crédibles vérifiées qui circulent sur vos plateformes.
Ce serait aussi intéressant que vous jouiez un peu, pas forcément les gendarmes, mais on va dire les veilleurs, rester en éveil et parfois stopper vous-même en amont puisque ce sont eux qui valident les contenus qui passent sur leurs plateformes. C’était en fait ça, leur donner quelques outils, quelques pistes.
NP : Et alors, qui sont ces personnes administrateurs, administratrices de groupes WhatsApp ?
Est-ce que c’est des groupes dans lesquels la désinformation circule beaucoup ?
Comment vous avez fait le choix de ces groupes-là en particulier ?
MN : On avait fait un travail en amont des mois avant.
Toutes les semaines, on faisait une sorte de monitoring des pages qui distillaient la désinformation et les discours de haine. Donc, en fin de semaine, on faisait une sorte de point, quelles sont les pages où les discours de haine, la désinformation a été un peu trop. Et c’est comme ça qu’on a commencé à les recenser. Parfois, c’était par des mails.
On retrouvait des mails sur les pages de propage ou alors le numéro, ou alors on passait simplement parfois par un message sur messenger et on leur demandait, le service communication d’Adisi leur demandait de revenir vers eux, avec eux pour prendre contact et tout.
C’est comme ça que ça s’est passé.
NP : Oui, effectivement, c’est un sujet qui se recoupe d’ailleurs tout à fait avec la mission de Sentinel Project.
James, est-ce que vous pouvez nous décrire un peu plus précisément la mission que vous menez en République démocratique du Congo ?
JK : Oui, plusieurs politiciens dans nos villages, ils ont maintenant installé des radios communautaires.
Donc, ils disent ça, des radios communautaires, mais ils investissent leurs moyens pour installer des radios juste pour les aider à faire des campagnes. Ce sont des radios FM.
Il y a trop de discours qui sont liés à une couverture médiatique politicienne. Alors, ça nous avons identifié parmi les grandes causes des désinformations dans le milieu. Je me souviens, pendant les élections de la fois passée, il y a un politicien qui est parti dans un village entre le territoire de Rutshuru et Lubero.
Alors là, il y a une zone, nous appelons la zone de glissement tribal. Il y a la tribu de Utu et une tribu de Nande, une tribu de Tutsi qui sont, ces trois tribus sont dans ce village-là. Alors, il disait, bon, vous comprenez qu’il ne faut pas voter pour X, il n’est pas important pour nous. Nous, nous sommes des Y, nous devons voter notre Y. Alors, c’était après quatre mois, il y a une milice qui est née dans le village et la milice a chassé une autre tribu et cette tribu vit maintenant, cette partie de la tribu vit maintenant en errance dans un camp quelque part à Rutshuru. Et nous avons, nous sommes partis les contacter pour essayer de comprendre la situation. C’était après un temps. Nous sommes entrés de travailler avec la communauté qui était restée sur place pour voir comment les restes qui avaient été refoulés peuvent maintenant revenir parce qu’ils ont leur champ là-bas, ils ont leurs habitations. Mais tout ça, c’était des causes des discours politiciens.
Alors, c’est là que nous nous disons non, maintenant, il faut qu’on s’y prépare parce que six mois, c’est peu, mais nous devons déployer nos efforts parce que les élections, nous connaissons comment ils créent des impacts négatifs dans nos communautés.
GK : pour revenir aux plateformes en ligne, et j’aimerai qu’on se tourne vers le Togo et Noël Tadegnon pour parler notamment de WhatsApp. On sait que cette plateforme est un détecteur de la dissémination de la désinformation. Comment faites-vous pour assurer une veille et lutter contre ?
NT : Alors, concernant WhatsApp, nous, en tout cas au niveau de Togocheck, nous avons réussi à infiltrer pas mal de groupes, de groupes WhatsApp et aussi des gestionnaires ou des administrateurs de ces groupes. La plupart de ces administrateurs nous sollicitent même pour qu’on intègre les groupes.
Il y en a que nous-mêmes, nous sollicitons et nous essayons de diffuser nos productions dans ces groupes-là pour informer les gens. Surtout que ces groupes nous servent également à faire la veille.
On essaie de voir un peu tout ce qui circule et on collecte pas mal de fausses informations à travers notre présence dans ces groupes.
NP : Est-ce que vous pouvez nous expliquer comment ça se passe ?
Comment vous avez réussi à avoir la confiance de ces administrateurs de groupes WhatsApp et comment vos corrections, vos débunks sont reçus à l’intérieur de ces groupes ?
NT : Alors, personnellement, je suis un peu connu au Togo en tant que journaliste et du coup, les gens, en tout cas la plupart des Togolais, savent que je suis cofondateur de Togocheck. Et quand j’aborde par exemple un administrateur de groupe, c’est avec plaisir qu’il me reçoit et il est content que Togocheck fasse partie du groupe. Et la notoriété de Togocheck a beaucoup joué donc aujourd’hui, puisque beaucoup nous reconnaissent comme étant une institution qui fait un travail sérieux au Togo.
Même dans ces groupes, on nous interpelle parfois. Togocheck, est-ce que vous pouvez nous aider à vérifier telle information ? Donc, on le fait à cœur joie quoi.
GK : Marthe Ndiang, au Cameroun vous avez mené une expérimentation intéressante qui est la formation des animateurs de groupes, de pages. Comment est-ce qu’ils vous ont reçu quand vous avez dit « Venez jouer avec nous, on va lutter contre la désinformation » ?
MN : Au final, ils ont été très réceptifs.
Au départ, pas vraiment partants, mais au final, eux-mêmes, ils ont compris l’intérêt qu’il y avait.On leur a montré qu’ils avaient un rôle à jouer, ils avaient une responsabilité en tant qu’administrateurs de ces groupes et que c’était de leur responsabilité, si je peux me répéter, de veiller à l’hygiène sur leur plateforme. On leur a dit que plus vos groupes, plus vos pages sont crédibles, ça va également vous apporter un autre type de visibilité.
Les gens sauront au moins que dans vos groupes, quand on trouve une information là-bas, c’est une information qu’on ne va pas prendre avec les pincettes. C’est une information qui est vérifiée. C’est intéressant également pour vous.
Donc, au final, ils ont apprécié. Et dans les groupes WhatsApp, ce que moi je fais à titre personnel par exemple, c’est que lorsque je suis dans mes groupes communautaires de mon ethnie, et parfois c’est en langue que ça circule, quand je suis au courant de ça, je vérifie. Ce que je fais, c’est que je reviens dans le groupe en question avec un message audio où je leur fais le résumé de la vérification.
Alors que les gens viennent comprendre que non, ce que vous utilisez, ce que vous partagez depuis quelques jours là, c’est pas bon, c’est pas une bonne information. Et je me rends souvent compte que mon audio est repris dans d’autres groupes, ainsi de suite.
NP : Je trouve que c’est intéressant aussi, puisque c’est un projet qui s’inscrit dans une zone un peu grise, que sont les groupes fermés, les pages dans lesquelles on ne va pas forcément chercher.
J’ai envie de vous poser la question, Marthe, selon vous, quels sont les espaces qui échappent encore largement aux actions de lutte contre la désinformation ?
MN : Les médias traditionnels, ça échappe encore complètement, parce que moi je pense qu’il y a un petit laissé-aller, on oublie un peu les fondamentaux de notre métier en ce qui concerne ce qui est de vérifier et de révérifier l’information avant de la diffuser. Parfois, compte tenu du besoin d’être au top de l’information, d’être parmi les premiers à avoir donné l’information, on se laisse pris au piège parfois d’avoir une information erronée, parce qu’on n’a simplement pas pris le temps de bien la vérifier.
NP : James, j’ai envie de vous poser la question que j’ai posée à tout le monde. Quels sont selon vous les espaces qui échappent encore largement aux actions de lutte contre la désinformation ?
JK : D’abord, il y a le groupe WhatsApp.
Le deuxième espace qui échappe, c’est là où certaines autorités exercent le pouvoir. Notamment, je disais, c’est la radio créée par les politiciens eux-mêmes.
Une autre partie, c’est la partie église. Les églises dans nos villages, dans nos quartiers, elles expriment ce qu’elles pensent que sont des messages venus de Dieu. Nous nous heurtons à ces prophéties ici en Afrique, et c’est ça qui nous heurtes. Non, la prophétie a dit que non, c’est elle qui sera présidente. Non, la prophétie a dit ceci. Ça, c’est parmi les espaces que nous, localement, nous pensons que sont des espaces qui ne sont pas faciles à contrôler.
GK : Alors je rebondis sur cette question de la radio que vous venez d’évoquer James puisque au Togo Noël, vous travaillez avec les radios communautaires, justement parce que c’est un média important en Afrique : qui les écoute ?
NT : Alors, les radios sont écoutées par presque tout le monde, mais surtout en zone rurale où il n’y a pas Internet, il n’y a pas d’électricité, les gens achètent toujours des piles, ou bien il y a des radios aujourd’hui qui fonctionnent au solaire. Et donc, ils écoutent, et c’est le seul moyen de s’informer.
Et pour nous, on ne peut pas les délaisser, il faut qu’ils soient au courant de ce qui se passe parce que le bouche à oreille aussi transporte, si je puis dire, les fausses informations. Et donc, si la radio vous met la bonne information, ça ne peut qu’aider cette cible-là. Et la majorité de ces cibles, comme je l’ai dit, est analphabète. Il y en a aussi qui ont été à l’école, mais à partir du moment où ils vivent dans une zone où il n’y a pas d’électricité et ils n’ont pas assez Internet, la radio constitue le seul moyen de s’informer.
NP : Merci beaucoup, Noël. J’ai envie de poser la question que je vous ai posée à tous les trois.
Vous travaillez donc dans des groupes qui sont fermés, vous travaillez sur des radios communautaires.
Est-ce que, selon vous, il y a encore des espaces qui échappent largement aux actions de la lutte contre la désinformation que vous aimeriez investir ?
NT : Alors, c’est vrai qu’au niveau de TogoCheck, on est en train de réfléchir pour voir aussi comment attaquer la population via les SMS. Mais on se demande quelle formule utiliser.
Puis surtout que notre marque de fabrique, ce sont les audiogrammes. On est beaucoup plus sur l’audio.
Or, le SMS, ça va être du test.
Et ce que je peux aussi vous dire, c’est que pour l’année 2023, nous avons soumis un autre projet pour aider également au Niger, la fondation Gondwana, une fondation créée par l’humoriste très connu en Afrique francophone qui s’appelle Mamane.
Et l’idée avec la fondation Gondwana, c’est aussi parallèlement à ce qu’on fait, les audiogrammes, les radios, c’est aussi passer par l’humour pour démonter les fausses informations. L’équipe démonte les fausses informations et un humoriste célèbre va rendre ça à la population. Et donc, l’idée, c’est d’avoir des humoristes au Niger et des humoristes au Togo. Et ça permettra encore de toucher plus de monde. Et pour nous, on doit toujours innover. On doit chercher encore des créneaux, des canaux pour atteindre le maximum de gens. Donc, la réflexion va se poursuivre. On va essayer de trouver d’autres possibilités pour atteindre plus de monde.
NP : C’est intéressant. Ça va se faire du coup sous quel format? C’est un humoriste qui va faire des débunks en scène? Ou en forme d’humour?
NT : Alors, l’équipe de fact-checker va faire son travail et maintenant, l’humoriste, lui, il va rendre juste, il va récupérer le travail que les fact-checker ont fait pour rendre ça accessible à travers l’humour.
C’est un peu ça. Et c’est Mamane qui va coacher ces humoristes-là pour rendre ce test accessible.
Donc, voilà quoi.
En tout cas, dès que ça sera lancé, vous serez informés.
On va voir ce que ça va donner.
NP : Super. On a hâte de voir ce que ça donne.
C’est intéressant aussi de changer de format de narration, effectivement, sur la vérification des faits.
On a l’habitude de voir un peu toujours les mêmes structures.
Merci beaucoup, Noël. Merci à tous les trois.
Merci de nous avoir suivi ! Tous les épisodes sont disponibles dans votre lecteur de podcast favori. Odil, le podcast, c’est une collaboration entre l’Organisation internationale de la francophonie et Check First. Le site de la plateforme francophone des initiatives de lutte contre la désinformation est à retrouver sur odil.org, sur Twitter, @odilplateforme. *Musique*