Les radios communautaires sont des centaines à émettre sur le continent africain, en français et en langues nationales et locales. Invité d’ODIL le podcast, Benjamin Nama, coordonnateur régional de réseautage pour la région Afrique francophone pour l’ONG canadienne Radios Rurales Internationales, a évoqué leur rôle dans la lutte contre les désordres informationnels et les défis auxquels elles sont confrontées.
Les radios communautaires, « ce sont des radios de proximité qui sont gérées au niveau local et qui sont centrées sur les besoins fondamentaux de la communauté » selon Benjamin Nama, coordonnateur régional de réseautage pour la région Afrique francophone pour l’ONG canadienne Radios Rurales Internationales (RRI). Elles sont de fait « un bouclier puissant contre les désordres de l’information », en particulier là où l’accès à Internet est restreint et où le taux d’alphabétisation est le moins élevé.
Pour renforcer leurs liens avec leurs auditeurs, les radios s’appuient sur des « personnes ressources », comme les leaders d’opinion ou les chefs coutumiers. Les échanges directs avec les auditeurs à propos des rumeurs (aussi appelés « tribunes téléphoniques ») sont même « le format le plus utilisé au niveau des radios communautaires », affirme Benjamin Nama. Et la coopération traverse aussi les frontières : le réseau de RRI, qui compte 1 500 radios partenaires sur le continent africain, permet les échanges de bonnes pratiques entre rédactions de pays différents. Selon Benjamin Nama, cette coopération sera d’autant plus efficace si tous les acteurs ont la volonté commune de partager des expériences et de mener ensemble des enquêtes de vérification des faits.
Les radios communautaires peuvent aussi compter sur le soutien du réseau RRI, comme lors de la crise sanitaire en 2020, où la désinformation sur les vaccins a explosé. Pour aider les rédactions à la contrer, RRI a établi un plan en plusieurs étapes : d’abord, en apportant une aide financière et matérielle aux radios rurales « qui ne disposent plus d’émetteurs ou de carburant pour sortir », précise Benjamin Nama. Le réseau a aussi sollicité des spécialistes pour « collecter l’information juste et la mettre à la disposition des radios » et a transmis des scripts traduisibles en langues locales. « Et ensuite, nous avons créé une Hotline, une assistance téléphonique qui permettait à l’auditeur d’appeler, de poser sa question dans sa langue et d’avoir la réponse dans sa langue », indique le coordonnateur. Une feuille de route idéale pour contrer les désordres informationnels à tous les niveaux.
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