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En France et en Belgique, « L’Actu en Débat Francophone » aiguise l’esprit critique

Parmi les six projets lauréats de l’Appel à projets de jumelage des initiatives francophones de lutte contre les désordres de l’information en 2024, « L’Actu en Débat Francophone » propose un format original pour sensibiliser les plus jeunes à l’information. Ce projet est porté par l’Association française pour l’Éducation aux médias (APEM) et LAPRESSE.be.

Il y a trois ans, l’Association pour l’Éducation aux médias (APEM), une structure française, a mis en place le programme « L’Actu en débat ». Ce dispositif d’éducation aux médias renforce l’esprit critique des jeunes par la confrontation de points de vue autour d’un sujet d’actualité. Avec l’aide de l’APEM, le programme va bientôt s’exporter en Belgique via LAPRESSE.be, qui représente l’ensemble des éditeurs de presse quotidienne francophone et germanophone dans le pays. De son côté, l’APEM rendra bientôt disponible en téléchargement gratuit un kit d’adaptation du programme pour les professionnels francophones de l’éducation aux médias.

Pour en savoir plus sur l’avancement de ce projet, ODIL a échangé avec Étienne Millien, directeur de l’APEM, et Georgia Lambillotte, chargée de projet pour LAPRESSE.be. Cet entretien croisé est le quatrième d’une série de retours d’expérience des lauréats de l’Appel à projets de jumelage des initiatives francophones de lutte contre les désordres de l’information de 2024, porté par l’Organisation internationale de la francophonie (OIF).

En quoi consiste le projet ? À date, quels sont les résultats ? 

Étienne Millien : « L’Actu en débat » est un projet créé par l’APEM il y a trois ans. C’est un espace d’échange sous forme de débat qui permet aux participants de saisir l’importance d’une information de qualité dans l’espace démocratique. On prend un thème, deux sources avec des approches différentes ou complémentaires, et on encadre. On séquence la séance en commençant par un quizz puis en poursuivant avec le débat en lui-même. Ceux qui débattent peuvent s’appuyer sur des cartes argumentatives créées à partir des sources d’informations, pour non pas orienter mais aiguiller la conversation. L’appel à projets de l’OIF nous a donné l’opportunité de faire sortir le format du périmètre de l’APEM et d’en faire profiter les autres. On en a discuté avec LAPRESSE.be, qui est l’homologue belge francophone de l’Alliance de la presse d’information générale en France, et avec qui j’avais déjà travaillé par le passé. 

Georgia Lambillotte : Étienne Millien est venu vers nous pour proposer de décliner une version belge de « L’Actu en débat » avec l’aide de l’OIF. Nous avons l’habitude de faire de l’éducation aux médias dans le cadre de l’opération « Ouvrir mon quotidien » qui envoie les journaux dans les écoles depuis plus de vingt ans. Nous avons adapté la version française de « L’Actu en débat » à notre public plutôt composé d’enseignants, pour qu’ils puissent l’utiliser en classe avec les élèves. Nous avons repris six thèmes de l’APEM et nous avons mis en place la même formule : commencer l’atelier avec un quizz, prendre deux articles comme support pour présenter la question du débat, et fabriquer des cartes pour soutenir les élèves dans le débat. J’ai fait des bêta-tests en allant dans plusieurs classes pour tester les modules avec des élèves de secondaire de 14 à 19 ans, pendant deux séances de 50 minutes. Ça a bien fonctionné, grâce à notre formule clé en main. Il y a aussi des interviews vidéos d’experts à la fin de chaque module de « L’Actu en débat », et on a aussi refait ces vidéos en interviewant des experts belges. Nos modules ont été créés par une journaliste, Wivine Mathieu, qui a l’habitude d’écrire pour un public jeune. 

Avez-vous eu des difficultés pour mettre en œuvre ce projet ?

EM : Non. On aurait pu rencontrer des difficultés à adapter « L’Actu en débat » en Belgique en essayant de calquer bêtement un mécanisme sur un système différent, mais ça n’a pas été le cas. 

GL : Gérer en même temps « L’Actu en débat » et l’opération « Ouvrir mon quotidien » (qui représente plus de 1300 écoles chaque année) était un peu sportif mais on y est arrivé. Tous nos modules ont été finalisés. 

Quels conseils donneriez-vous aux organismes qui voudraient participer à l’Appel à projets ? 

EM : Dans notre champ d’expertise, il y a tellement d’initiatives qui sont pertinentes depuis cinq, dix ans, qu’il est bien d’arriver avec quelque chose de construit et avec une vision. Si notre dossier a marché, c’est parce qu’on a présenté notre idée, comment on allait la mettre en place, et comment on allait atteindre nos objectifs. C’est rassurant et sérieux en termes de méthodologie. 

GL : Quand on monte un projet, l’important c’est de visualiser les différentes étapes, de bien le construire et de ne rien oublier. Je me projette à chaque étape pour faire un budget assez précis et un calendrier réaliste.

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