par Asmaa Mabrouk et Hanane Mabrouk
Cet article analyse l’usage que les doctorants de l’université marocaine font des outils et technologies numériques. Il est question, ici, d’analyser les pratiques des doctorants dans le processus d’apprentissage au sein du système universitaire marocain et la manière dont ils s’approprient ces pratiques. A l’appui de statistiques et de graphiques, les deux auteurs décrivent et documentent les usages numériques des étudiants, avancent quelques hypothèses de travail et explorent de nouvelles pistes de réflexion.
L’éducation aux médias numériques se définit comme « Toute démarche visant à permettre à l’élève de connaître, de lire, de comprendre et d’apprécier les représentations et les messages issus de différents types de médias auxquels il est quotidiennement confronté, de s’y orienter et d’utiliser de manière pertinente, critique et réfléchie ces grands supports de diffusion et les contenus qu’ils véhiculent» (EDUSCOL, définition de l’inspection générale, Catherine Becchetti-Bizot, Alain Brunet (rapp.). L’éducation aux médias, enjeux, état des lieux, perspectives. Rapport IGEN et IGAENR, août 2007, p. 18-19).
Pour Roussy, « l’éducation aux médias est définie en fonction de son but principal, soit l’acquisition d’habilités visant le développement de la pensée critique par l’élève à l’égard des médias ». Autrement dit, dans le cas de l’éducation aux médias, on s’intéresse aux médias pour eux-mêmes. On étudie alors la production et la réception d’œuvres médiatiques, leurs effets sur le public, individuellement et collectivement. L’éducation aux médias est donc liée à une perspective critique. Piette (2007) précise que les médias ne sont pas des miroirs de la réalité : ils ne sont que des points de vue (à déchiffrer) sur cette réalité. C’est la « non- transparence » des médias, qui les conduit à faire des choix dans la sélection et la présentation de l’information. (Lebrun, M., Lacelle, N. & Boutin, J.-F. (2012). Genèse et essor du concept de littératie médiatique multimodale. Mémoires du livre / Studies in Book Culture, 3(2). https://doi.org/10.7202/1009351ar)
La présente étude se donne pour objectif d’analyser et de comprendre les pratiques numériques à travers l’utilisation qui est faite des outils numériques dans le processus d’apprentissage à l’université marocaine. Plus spécifiquement, notre recherche poursuit les objectifs suivants :
Ainsi comme le souligne bien Charlier (2011) « à partir des résultats de recherche permettant de mieux décrire et comprendre leurs pratiques numériques, il s’agirait d’aider les étudiants à développer leurs compétences dans le domaine, de leur offrir des supports et des espaces leur permettant de réfléchir sur leurs pratiques et de les faire évoluer ». (Charlier, 2011, p. 35).
Cette étude contribuerait aux connaissances nouvelles en mettant en lumière les usages des TIC dans le vécu des doctorants à l’université, en réponse à un besoin clairement identifié dans l’enseignement supérieur au Maroc de disposer de données fiables sur les nouvelles tendances en milieu éducatif. C’est sur quoi notre recherche va porter.
Il s’agit d’une recherche décrivant les pratiques numériques, en empruntant des voies de compréhension laissées ouvertes par les travaux sur la sociologie des usages, les sciences de l’éducation et les sciences de l’information et de la communication. Notre interrogation porte sur les pratiques numériques actuelles des étudiants et sur les besoins à satisfaire pour assurer la réussite de l’appropriation des technologies numériques. Plus particulièrement, nous cherchons à comprendre quelles sont les pratiques numériques des doctorants au sein des universités marocaines -toutes disciplines confondues- et leur place dans le processus d’apprentissage.
Pour répondre à cette question, nous nous interrogeons sur leurs usages numériques, les compétences qu’ils mobilisent et sur la manière par laquelle ils exploitent toutes les ressources numériques disponibles, de sorte à appuyer leurs apprentissages. Plus clairement :
Pour répondre à cette question, nous formulons l’hypothèse que ces étudiants connaissent moins la fracture d’accès que la fracture d’usage. De là nous pourrions penser, en guise d’hypothèses sous-jacentes que :
Au Maroc, l’usage des Technologies de l’Information et de la Communication (TIC) est un facteur essentiel pour l’émergence de la société du savoir et peut contribuer activement au développement humain, à l’amélioration de la cohésion sociale et à la croissance de l’économie nationale. L’enjeu majeur pour le Maroc dans le secteur des TIC pour les années à venir est, non seulement de pérenniser les avancées déjà réalisées, mais surtout de permettre l’insertion du pays dans l’économie mondiale du savoir, via une intégration amplifiée et largement diffusée des TIC au
niveau de tous les acteurs de la société : État, administrations, entreprises et citoyens.
Pour ce faire, le Maroc s’inspire de discours techniciste et s’est engagé depuis octobre 2009 dans une stratégie baptisée « Maroc numérique 2013 » sous la présidence effective de sa majesté le roi Mohamed VI. Ceci démontre la priorité que revêt ce projet national et l’importance des objectifs qui lui sont assignés. Pour le Maroc, l’enjeu majeur de sa transformation en société de l’information est de créer de la valeur ajoutée et d’améliorer le niveau de vie et le bien-être social de ses citoyens grâce notamment à :
⮚ une utilisation efficace et efficiente de l’information, principal facteur de production de la valeur ajoutée après le capital et le travail ;
⮚ La réalisation d’importants gains de productivité qui se manifeste par la fourniture, d’une part, de nouvelles opportunités pour produire, traiter, enregistrer, stocker et partager l’information, et, d’autre part un accès facilité à l’information ». (Maroc Numérique 2013).
Depuis le coup d’envoi de cette stratégie, le marché d’Internet a connu une réelle expansion. Et dans cet élan, le Maroc s’est lancé un nouveau défi « Maroc numérique 2020 » visant à confirmer la position du royaume en tant que Hub technologique dans la région. Cette stratégie a, également, pour but, de réaliser «des progrès en termes de changement social et d’accompagnement de l’entreprise et des différents chantiers de l’E-gouvernement » déclare Badr Boubker, Directeur de l’Economie numérique au sein du ministère de l’Industrie, du Commerce et des Nouvelles Technologies (3 www.Int.ma, Pour Maroc Numeric 2020, le royaume Hub technologique régional)
Comme rappelé plus haut, dans cette étude, nous cherchons à comprendre dans quelle mesure les technologies numériques (ordinateurs, smartphones, tablettes numériques, etc.) sont sollicitées dans le processus d’apprentissage des doctorants de l’université marocaine. A cet effet, afin de pouvoir documenter les pratiques numériques de ces étudiants et répondre aux questions de recherche, nous nous appuyons sur une approche méthodologique quantitative à l’aide d’un questionnaire.
Pour ce faire, nous avons établi un profil des étudiants en fonction de la manière dont ils se servent des outils numériques pour leurs besoins individuels ou pour appuyer leur activité pédagogique à l’université ou en dehors de celle-ci. Nous avons donc mobilisé des techniques d’enquête quantitatives en effectuant une enquête par questionnaire, administrée à 2000 doctorants inscrits dans les universités marocaines, toutes disciplines confondues. Ensuite nous avons procédé à l’analyse statistique des données récoltées afin d’identifier leurs pratiques numériques au moyen de variables individuelles et contextuelles, ainsi que des variables concernant leurs représentations des technologies de l’information et de la communication.
Afin de répondre à notre question de recherche, nous avons choisi un cadre méthodologique de travail où le questionnaire est privilégié. Pour ce faire, nous avons réalisé une enquête par questionnaire, pour nous aider à comprendre et expliquer notre objet d’étude (les usages numériques des étudiants et leur lien avec le processus d’apprentissage). C’est dans ce cadre que nous cherchons à nous informer sur les pratiques (passées ou actuelles), les représentations, les opinions et les croyances liées à l’usage du numérique par ces étudiants. Cette étape a cherché à établir une caractérisation des étudiants utilisateurs et non-utilisateurs des TIC et voir dans quelle mesure les outils numériques sont sollicités dans leur apprentissage.
Cette section présente les étapes de réalisation de collecte des données. Nous avons suivi un planning mettant en évidence la chronologie des différentes étapes.
L’intérêt du questionnaire
Nous nous sommes inspirés essentiellement des éléments rentrant dans la composition d’un questionnaire tels que définis par Claude Javeau (1990). Nous en citons ici quelques éléments qui ont balisé notre démarche de formulation du questionnaire à savoir :
Tableau 1: Les sujets abordés dans le questionnaire
Thème | Variable |
L’équipement informatique des étudiants | – Ordinateurs à domicile connectés ou non – Type de connexion internet à domicile – Outils technologiques |
La formation à l’informatique et internet | – Formation avant le Bac – Formation à la faculté – Formation à l’Internet |
Compétences en TIC | Maîtrise des compétences de base (bureautique) |
Les utilisations des TIC (en lien avec l’apprentissage) | – Fréquences d’usages des outils et des ressources TIC à des endroits précis et pour des activités d’apprentissage – Appréciation par rapport à l’utilisation des TIC dans les apprentissages |
La communication entre étudiants dans le cadre des activités d’apprentissage | – Outils de communication – Fréquence de communication |
La recherche d’information | – Niveau de compétence en RIW4 – Fréquence de RIW pour des activités d’apprentissage – Service web utilisé pour la RIW – Moyen de recherche des ressources documentaires |
Les difficultés d’accès au TIC | Accès à Internet et vitesse de connexion à la Faculté Les obstacles |
Traitement et analyse des données
Pour faciliter le traitement et l’analyse des données, nous avons élaboré la structure du questionnaire avec le logiciel sphinx pour qu’il soit accessible en ligne.
Sphinx est un logiciel d’enquête et d’analyse des données. Il permet de vous assister dans chacune des grandes étapes de réalisation d’une enquête :
1. L’élaborationduquestionnaire(création,rédaction,impression)
Le logiciel s’articule autour de 4 quatre stades :
L’analyse statistique a été réalisée à l’aide du logiciel sphinx. Elle est réalisée pour obtenir des portraits d’étudiants par rapport à leur pratique numérique et notamment la maîtrise des technologies de l’information et de la communication au service de leurs apprentissages. Plus précisément, nous avons voulu faire un état des lieux du matériel, de l’utilisation des TIC par les élèves. De plus, pour comprendre leur comportement numérique, nous nous concentrons sur leur fréquence d’utilisation numérique. Aussi, il nous a semblé important de comprendre leurs perceptions et leurs appréciations du lien entre l’utilisation des TIC et les activités universitaires.
Enfin, nous avons également voulu comprendre quelles difficultés freinaient leur utilisation numérique et une estimation de leur niveau de compétence. Il est utile de souligner ici que le questionnaire était anonyme et l’identité des répondants a été conservée.
Les critères de sélection de la population à enquêter sont présentés dans la partie méthodologie. Pour mémoire, l’envoi du questionnaire s’est déroulé en ligne. Sur une population de 600 étudiants concernés, 400 ont participé à l’enquête, 202 formulaires jugés recevables ont été saisis, traités et analysés avec le logiciel sphinx.
Graphique 1: répartition des répondants selon le genre
La répartition entre femmes et hommes semble équilibrée avec une légère avance pour les femmes : (49%) conte 46% pour les hommes.
Graphique 2: répartition selon l’âge
Sur 500 répondants, plus que la moitié (68 %) ont déclaré être âgés de 24 à 30 ans. 25% âgés de 31 à 40 ans, 7% de 41 à 49 ans.
Graphique 3: domaine de recherche
Ordinateur portable | Oui | Non réponse |
Faculté de Droit et des Sciences Économiques (FDSE) (n=283) | 165 | 118 |
Faculté des Lettres et des Sciences Humaines (FLSH) (n=75) | 51 | 24 |
Faculté des Sciences et Techniques (FST) (n=190) | 93 | 97 |
Un peu plus de la moitié des étudiants déclarent posséder un ordinateur portable et un téléphone portable de type GSM. Un quart seulement dit avoir un ordinateur de bureau comme l’indique le graphique plus bas. Cependant, la majorité des répondants déclare avoir un téléphone de type intelligent.
Ces résultats montrent que les étudiants sont relativement bien équipés en TIC. Suivent-ils un processus d’imitation ou plutôt savent-t-ils les utiliser pour un but précis ? La formation en TIC qu’ils auraient reçu les incitent-ils à en acquérir et en faire un usage réel, notamment pour les activités pédagogiques ? Nous essayons de répondre à ces questions dans la suite.
Graphique 5: formation en tic
Ce graphique montre que 69% des répondants ont suivi une formation en TIC.
Graphique 6: type de formation
Un peu plus de la moitié de ce sous-échantillon a été formé pour utiliser, à la fois des traitements de texte et des feuilles de calcul. Les répondants qui ont déclaré avoir reçu une formation sur les logiciels d’imagerie (22 %) l’ont fait, soit en fréquentant un centre privé de formation en bureautique, soit en communiquant avec un parent ou un ami qui utilise ce type de logiciel au travail.
Graphique 7: formation à l’usage
La plupart des répondants ont suivi une formation à l’utilisation d’Internet en dehors de l’université. Ils ont déclaré avoir reçu une auto-formation (environ la moitié), tandis que (35%) déclarent avoir reçu une formation en se faisant aider par un ami, comme indiqué dans le graphique ci-dessous. Alors que les 7% de l’échantillon ont reçu une formation au lycée, seulement 3 % de l’échantillon avaient un diplôme d’études délivré par un organisme.
Graphique 8: Fréquence d’envoi et de réception de l’information en lien avec les travaux
Graphique 9: fréquence d’utilisation de TIC pour des activités d’apprentissage
59% des doctorants déclarent utiliser des ordinateurs pour leurs activités d’apprentissage, « plusieurs fois par semaine », comme indiqué dans le graphique. Combiné au 21 % des doctorants qui l’utilisent « trois à quatre fois par mois », on peut dire que, globalement, la majorité des doctorants utilise leur ordinateur plusieurs fois par mois pour soutenir leurs activités pédagogiques en augmentation.
Tableau 2: fréquence d’utilisation de ressources numériques (N=500)
Il peut y avoir des comportements spécifiques de consommation de ressources de la part des élèves qui contredisent la logique didactique de ces ressources. La faible connaissance constatée des ressources numériques scientifiques s’explique par le manque de formation, notamment l’intérêt pour les documents papier.
Tableau 3: Proportion d’étudiants sur le niveau de compétences à l’utilisation des TIC
Tableau 4: perception de l’importance d’effectuer des activités pédagogiques avec les TIC
Graphique 10: Utilité du cours d’informatique dans les activités pédagogiques (n’=275)
La majorité des étudiants semblent dire que le cours les aide « un peu » à « approfondir leur apprentissage » et à « clarifier leurs objectifs d’apprentissage ». De même, l’item intitulé « travailler avec les TIC est amusant » a été massivement considéré comme « presque inutile », et en termes d’« intérêt accru pour l’apprentissage en utilisant et par le biais des TIC », la très grande majorité des gens ont le sentiment que le cours est « totalement inutile ». Tout comme « Suggérez des ressources externes disponibles (sites Web, etc.) pour planifier le travail à domicile. » « Pour travailler et communiquer avec d’autres étudiants », comme indiqué dans le graphique ci-dessous.
Nous avons constaté que l’opinion des doctorants quant à l’utilité des cours d’informatique dans leurs activités d’apprentissage étaient très défavorables et surtout négatives. Ils estiment que le cours aura peu d’impact sur le processus d’apprentissage et ne facilitera pas la maîtrise de l’utilisation des TIC par les étudiants, partout où ils sont appelés à utiliser l’ordinateur.
Les résultats de cette première analyse montrent que les usages des TIC et l’éducation aux médias sont très différenciés parmi les doctorants, et cela, en fonction de plusieurs facteurs : chaque étudiant selon qu’il y trouve un intérêt ou pas, utilise les TIC à des fins pédagogiques. Il faut reconnaitre que les conditions d’utilisation des TIC et l’éducation aux médias à l’université marocaine ne suivent, à ce jour, aucune règle systématique bien que l’initiation à l’informatique soit prise en compte comme cours obligatoire dans certaines facultés. Les conditions matérielles d’utilisation restent encore défavorables au regard des effectifs très élevés des doctorants, en comparaison du très petit nombre d’ordinateurs accessibles dans les facultés. En clair, les résultats suggèrent l’existence d’un faible degré de pratiques numériques et d’utilisation des innombrables ressources disponibles par les TIC chez ces étudiants. Ces derniers montrent que le degré de maîtrise des TIC reste encore faible, à cause, essentiellement du manque d’équipements dans les salles d’informatiques ou du manque de renouvellement des équipements obsolètes. Par ailleurs, on constate que certains étudiants restent des « accros » du téléphone et du chat via les réseaux sociaux.
Autre conclusion : certains étudiants se démarquent des autres. C’est le cas des doctorants de la Faculté d’économie et gestion et de la Faculté des Sciences et Techniques, contrairement par exemple, à ceux des sciences humaines et sociales et des étudiants en littérature, qui se distinguent par une utilisation limitée des TIC.
Il ressort aussi de notre étude, un faible développement des formations aux TIC en milieu universitaire. Pourtant les résultats semblent indiquer que les étudiants sont disposés à se former à l’utilisation dans ce domaine pour faciliter l’apprentissage par les technologies.
Cette recherche étant une première exploration de la question, elle n’a pas la prétention d’avoir totalement cerné les pratiques des jeunes étudiants marocains, ni avoir brossé leur portrait numérique complet.
En effet, nous n’avons pas pu, par exemple, suffisamment analyser les raisons profondes qui sont à l’origine d’un taux d’abstention assez élevé dans les formations en informatique de base à l’université, alors même que le besoin existe. Quelques réponses ont été soulignées mais elles ne sont pas, à nos yeux, suffisantes.
C’est un élément qui peut donc amener à réfléchir sur les causes profondes d’une telle forme de « démotivation ». En prolongeant cette réflexion, il est intéressant en même temps, de chercher à comprendre quel rôle joue l’enseignant dans les pratiques numériques de ces étudiants.
De la même manière, les données dont nous disposons ne suffisent pas à confirmer entièrement notre quatrième hypothèse sur la prise de conscience de l’utilisation des TIC dès l’entrée à l’université. Certes quelques éléments en notre possession nous laissent penser que l’entrée à la faculté est un facteur déclencheur des usages des TIC. Néanmoins, nous relativisons la portée de cette hypothèse qui doit être confirmée par une étude qualitative plus large avec d’autres instruments d’investigation.
Par ailleurs, nous avons constaté que l’environnement d’apprentissage de l’étudiant s’étoffe et s’enrichit de plus en plus des ressources numériques en ligne. Ce phénomène est certes marginal mais postulons l’hypothèse qu’avec l’amélioration des conditions d’accès et de connexion à Internet, il prendra de l’ampleur. Ainsi il est aussi intéressant de réfléchir à la manière dont se construit l’environnement d’apprentissage de l’étudiant avec les TIC, la manière dont s’effectue l’articulation entre des éléments externes (extra-scolaires), qui proviendraient des technologies numériques et ceux que lui fournit le cadre universitaire pour la construction de l’apprentissage.
Il serait aussi intéressant de faire des études similaires à visée comparative ou contrastive, selon le contexte social, économique et le niveau de développement humain, entre certains pays de la région.
Sur un autre plan, notre étude ressort des aspects et des éléments qui peuvent aider -si ils pouvaient attirer l’attention des dirigeants de l’enseignement supérieur au Maroc- à mettre en place des stratégies d’amélioration des conditions d’accès et des programmes de formation. Ces stratégies ne doivent pas forcément se focaliser uniquement sur la maîtrise des outils numériques et sur leurs utilisations. Elles doivent inclure l’éducation aux médias et l’apprentissage avec ces outils (notamment l’ordinateur) en suscitant auprès d’eux l’envie et le besoin d’interagir avec ces mêmes outils pour leur apprentissage.
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